Mon expérience d’animatrice d’ateliers d’écriture, m’a permis de constater que, quel que soit le type d’atelier d’écriture (atelier « loisir » d’écriture créative, atelier dans le cadre de préparations aux concours, d’accompagnements VAE, de formations dispensées à l’université ou dans des entreprises), quel que soit le niveau d’étude du public participant et ses différentes formes d’hétérogénéité, les premiers effets que l’on constate, dès la première séance, sont l’instauration ou l’amélioration du climat de confiance ainsi que l’émergence d’une véritable cohésion au sein du groupe. Ces effet sont dus tout d’abord au fait que les participants se découvrent et découvrent chez les autres une richesse et un talent jamais conscientisé ; ils sont dus aussi à la puissance de la communication narrative (le storytelling ou l’art de raconter des histoires) sur l’intérêt, l’adhésion et la motivation de ceux qui écoutent les histoires.
Les découvertes des participants sont de deux ordres :
D’une part, s’agissant de la forme : des compétences insoupçonnées sont mises en évidences. Les compétences en écriture se développent depuis l’enfance, au fil de la vie et, la plupart du temps, seule l’expérience permet leur développement. Ces compétences sont donc incorporées, profondément cachées et le participant n’a pas conscience qu’il est capables d’écrire des textes aussi remarquables. En effet, la plupart du temps, les blocages devant l’écrit sont associés à des blessures datant de la scolarité et surtout à la peur de faire des fautes d’orthographe. La faute d’orthographe n’ayant pas sa place dans un atelier d’écriture, le participant est libéré de sa pression. Il se lance, il ose… et il est, la plupart du temps, très satisfait de son écrit !
D’autre part, s’agissant du fond, les découvertes sont très enrichissantes. Les ateliers d’écriture cohésive n’entrent pas dans des situations embarrassantes ou trop émotionnelles. Il n’est pas demandé, par exemple, aux participants de dévoiler des secrets ou de parler des difficultés qu’ils rencontrent au travail. Les propositions d’écriture demandent peu d’implication personnelle et les participants peuvent toujours inventer, même s’il leur est demandé de raconter un souvenir. Malgré la légèreté des écrits, les participants posent un regard neuf sur leurs collègues : l’humour, le talent de conteur, les perceptions et les points de vue divers, l’originalité, les passions artistiques ou culturelles, les loisirs, les points communs, les richesses…, se dévoilent et sont partagés avec les autres.
En ce qui concerne les effets de la communication narrative, il est évident dans les ateliers d’écriture que les histoires racontées sont toujours écoutées avec la plus grande attention. Les émotions qu’elles suscitent sont accueillies et exprimées. Les regards changent sur les autres et sur les relations de travail. Les petites histoires contribuent à la construction d’une histoire commune, d’une envie d’aller dans le même sens.
L’animateur d’ateliers d’écriture cohésive reste centré sur la facilitation des échanges et l’instauration d’un climat de confiance. Il maintient une ambiance détendue, il repère et sait mettre en valeur les moments clés, importants pour la cohésion de l’équipe. La pose du cadre, la possibilité pour chacun de réussir et le renforcement positif viennent étayer cette cohésion.
Cette expérience peut, de plus, constituer pour certains une occasion de bénéficier d’un temps de développement personnel et de renforcement positif qui peut être extrêmement bénéfique.
Enfin, il n’est pas rare qu’une prise de conscience sur la qualité des écrits professionnels viennent s’ajouter à ces bénéfices en faisant bouger le rapport à l’écrit des participants et en leur ouvrant des possibles quant au développement de leurs compétences en matière d’écriture. La motivation nait souvent d’une prise de conscience.
Pour toutes ces raisons les journées d’écriture cohésives constituent un formidable outil de « team building » et de développement personnel.